Daniel Boivin, du Club de ski Dorval d'Alma m'a posé une question fort pertinente :
Bonjour M. Kirouac,
Je ne sais pas comment sont les conditions par chez vous mais, ici, au Lac-Saint-Jean, c'est vraiment désolant! Le temps doux persiste depuis au moins trois semaines -- du jamais vu depuis 20 ans. Le mercure se tient toujours au-dessus de zéro (même la nuit) alors que la normale est de -10...
Pour le ski de patin, ça passe toujours, mais les conditions sont exécrables pour le classique, surtout dans une région située dans le nord du Québec où il fait généralement très froid.
Comme vous restez à Montréal, vous êtes habitué aux températures douces. Et ma question est la suivante : faites-vous du ski classique quand la température est au-dessus de zéro ? Et si oui, quels sont vos trucs ?
Un fidèle lecteur dépité...
Daniel Boivin
Club Dorval d'Alma
Voici ma réponse. Je ne suis pas un expert et j'en appelle à nos lecteurs si vous avez d'autres trucs pour tirer de ces journées de conditions printanières.
Bonjour Daniel,
Les conditions à Montréal sont pitoyables!
La semaine dernière, je suis allé m'entraîner dans le Parc Maisonneuve. La couverture de neige est adéquate (15 cm, c'est adéquat ici!), mais la neige est tellement mouillée que ça rend le fartage très difficile.
Aujourd'hui, je suis allé à la Forêt Ouareau, près de Saint-Donat. Ils ont reçu plus de 50 cm au cours des 10 derniers jours. Le seul problème, c'est que toute cette belle neige est tombée mouillée et qu'il fait au dessus de zéro ici aussi! Ce qui rend le fartage (pour le classique) aussi ardu par ici que par chez vous!
De plus, leur équipement de traçage des sentiers est une motoneige. Donc, leurs sentiers sont très mous!
Mais, comme je dis souvent, ce sont là des problèmes de Nord-Américains choyés par la vie qui ont les moyens de faire un sport merveilleux. Nous n'avons aucune raison de nous plaindre.
Ceci dit, ça ne règle pas le problème du fartage! Me solutions sont le suivantes :
Une paire de ski sans fartage est, selon moi, la meilleure solution pour les journées avoisinant le zéro. On peut acheter une paire en fonction de son niveau de ski, mais on peut aussi trouver une vieille paire (dans une vente de garage) avec des fixations à trois trous et remplacer les fixations. Les skis sans fartage sont plus lents, mais, de toutes façons, à cause de la succion sous les skis lorsque la piste est très humide, les conditions printanières ne sont quère plus rapides qu'avec des skis sans farts!
Tenter d'approximer le fartage : klister, on la bonne vieille rouge. Un des problèmes survient lorsqu'on ski une neige fraiche, mais humide. Peut-être essayer de trouver un vieux fart "Jackrabbit" ou Swix. Ces deux compagnies ont déjà fabriqué des systèmes de farts "neige sèche-neige humide" qui fonctionnent assez bien. Aussi, dans des conditions printanières, lorsque les températures approchent le zéro, il peut y avoir un écart assez grand entre la température au soleil et celle à l'ombre.
Si vous skiez un sentiers relativement plat, c'est peut-être une bonne idée de tenter une session de double poussée. Le Parc Maisonneuve, où je m'entraîne souvent parce qu'il est près de chez moi, est très plat (même platte, mais bon, je fais avec!). Personnellement, lorsque j'en ai fait une heure, j'en ai plein mon casque, mais je trouve que c'est un compromis honorable en cas de conditions de fartage difficiles.
Ta question est très pertinente! Je trouve que ça nous amène à réfléchir à la chance qu'on a de pratiquer un sport aussi extraordinaire que le ski de fond.
Merci et bonne soirée!
Guy-Renaud
Si vous avez, vous aussi des idées de ce qu'on peut faire lorsque les conditions sont humides et chaudes, faites-nous en part!